Son pèlerinage

Le pèlerinage de saint Roch de Montpellier

Carte du pèlerinage de saint Roch de Montpellier :

Il n’existe aucun document de la main de saint Roch. L’itinéraire que nous proposons, est une hypothèse, la plus probable. Il tient compte des régions et des villes où sa présence est attestée : en Lombardie, en Emilie-Romagne, en Toscane, dans le Latium, et en Ombrie. Acquapendente, Cesena, Rome, Rimini, Novare, Piacenza, Sarmato, Voghera, autant d’étapes, qui nous mettent sur la voie, ainsi que celles empruntées par les romieux en cette deuxième moitié du XIVème siècle.

Montpellier, Saint-Gilles, Arles, Tarascon, Aix-en-Provence.
La route la plus directe serait la via Aurelia, qui va de Marseille à Luni, celle qui nous semblerait aujourd’hui la plus logique, mais les pèlerins de l’époque préféraient suivre la voie domitienne, qui franchissait les Alpes au col de Mont Genève, au-dessus de Briançon, du Mont Cenis, ou du Grand Saint Bernard, pour rejoindre la voie francigène, axe médian de la péninsule. En effet, cet itinéraire, bien que beaucoup plus long, difficile, et périlleux, permettait d’éviter les risques de la côte, qui était le théâtre ininterrompu d’incursions sanglantes de barbaresques. Sa présence à Plaisance, sur la voie du retour, corrobore cette hypothèse.

Alors soit par Plaisance, Fidenza, Parme, Modena, Luni, soit par Vintimille, Genova jusqu’à Luni.

Luni était le croisement des grandes voies de pèlerinage de l’Europe médiévale :

La route d’Espagne et de Saint-Jacques de Compostelle rencontrant un itinéraire de la voie francigène, qui allait jusqu’à Rome, et traversant les Pouilles, jusqu’à Constantinople.

Lucca, Florence, Siena, San Quirino, Acquapendente.
Acquapendente est la première étape connue de Roch, à la frontière de la Toscane et du Latium, sur le tracé de cette voie francigène, qui traverse le Pô à Piacenza, et les Apennins à Cisa, et qui conduit à Rome à travers la Toscane centrale, à la limite méridionale des biens de l’abbaye de San Salvatore dell’Amiata. C’était un lieu très important, où l’on vénérait, dans la crypte de son église, depuis le VIIIème siècle, une pierre noire venant du Saint Sépulcre.

Ensuite Roch abandonne la route vers la ville Sainte pour se rendre à Cesena, où sévit une épidémie de peste, puis reprend sa route, toujours sur la voie francigène, par Arezzo, Orvieto, Bolsena, Viterbe, Sutri, et arrive à Rome.
Rome, entre le deuxième et troisième jubilés (1350-1390), est une ville d’à peine 25 000 habitants (Montpellier en compte 40 000), où règne l’insécurité due à l’absence du pape.
Elle se présente comme un ensemble de villages serrés autour du sanctuaire, avec nombre de maisons en ruines, des espaces de vignes, des terrains incultes, des bois et bosquets, le tout entouré de murs. Elle est en proie aux famines et aux épidémies.
Nous ne savons pas quelle année Roch a pris le chemin du retour, tout d’abord jusqu’à Cesena, soit par Assise ou par le même itinéraire que pour l’aller jusqu’à Cesena, puis Rimini, re-Cesena, Forli, Bologna, Modena.

En juillet 1371 (ou 1374), il arrive à Piacenza, ensuite à Sarmato, Piacenza à nouveau, Broni lieu de son arrestation, et Voghera où il est emprisonné.
Il est probable que, tout le long de son chemin, Roch ait fait de nombreux détours pour venir en aide aux pestiférés.