On retrouve les traces de saint Roch à Montpellier, sa ville natale, dans la région de Plaisance-Sarmato- Voghera et à Venise. Ce sont aussi les trois points les plus importants de diffusion de son culte.
Plaisance
En 1371, saint Roch est à l’hôpital Notre-Dame de Bethléem, mitoyen à l’église Sant’ Anna.
Visite de l’église Sant’ Anna érigée en 1180 et réédifiée en 1334, pour voir la fresque représentant Saint-Roch. Il s’agirait de la plus vieille représentation du saint, de son vrai portrait peint par Gothard.
Visite de la vieille ville, en particulier du Palazzo Gotico où, au printemps 2000 (année du jubilé), une grande exposition sur Saint-Roch de Montpellier a eu lieu : « San Rocco nell’ arte, un pellegrino sulla via Francigena », qui a permis de présenter au public 80 toiles de grands maîtres italiens, réalisées entre le XVème et le début du XVIIIème siècle (Tintoret, Botticelli, Lilli, Tiepolo…).
Sarmato
Un lieu d’importance, à 16 Km de Plaisance, où Roch lui-même, frappé par la peste, se réfugia, dans une grotte, dans le bois, à l’orée du bourg et de son château.
C’est ici que saint Roch souffrit dans sa chair et fut guéri, c’est là qu’intervint Gothard, maître du chien qui lui apportait son pain quotidien.
Gothard, touché par la grâce, devint le disciple de Roch, le témoin de sa guérison et de l’apparition de l’ange. Il prit à son tour le chemin et se fit ermite.
On lui attribue aussi la première biographie du saint, aujourd’hui perdue, dont il nous reste des traductions, et son portrait à l’église Sant’Anna de Plaisance.
S’il s’agit d’un Pallastrelli -c’est ce qui a été écrit par la grande majorité des biographes, et des auteurs des histoires et légendes de Saint-Roch-, ce pourrait être Gherardino, peut-être surnommé Gothard, mais qui n’était plus propriétaire du château, vendu par les Pallastrelli en 1362 /63.
Une nouvelle hypothèse a vu le jour : il pourrait s’agir aussi d’un Gothard Colombo, d’une famille aisée de Plaisance, qui s’était réfugiée à Sarmato pour fuir la peste.
Dans les deux cas, il ne s’agit pas du même Gothard qui se retira sur le mont des Alpes (mont qui porte son nom).
Il est intéressant de noter qu’un fils Pallastrelli, Gabriello, émigra au Portugal, et qu’il fut l’aïeul de Philippa Perestrello ou Pallastrelli, femme de Christophe Colomb, d’où peut-être une confusion véhiculée par la tradition orale… et les biographes.
Visite du bourg et du château
Visite de la Fontaine et de la grotte de Saint-Roch.
Voghera
Saint Roch fut emprisonné à Voghera. C’est le lieu où l’on retrouve pour la première fois le nom de saint Roch, aux archives historiques de la ville, dans un registre des statuts civils et criminels, ouvert en 1379 et approuvé lors de sa fermeture par signature de Gian- Galeazzo Visconti, le 25 février 1391.
Il s’agit d’une énumération des fêtes célébrées dans la ville où l’on retrouve celle en l’honneur de saint Roch. La page se trouve à peu près au milieu du registre et il n’est bien évidemment pas fait mention de la date de la première célébration faite en l’honneur du saint.
En 1388, les Visconti firent faire une procession dans Voghera pour sauver Padoue de la peste, le nom de saint Roch n’est pas expressément mentionné, mais elle ne pouvait que lui être dédiée.
Visite de la vieille ville
Visite de l’église de saint Roch, qui possède un reliquaire d’argent contenant des fragments du bras du saint et son premier cercueil : une caisse de 83 cm de long sur 43 cm de haut et 34 cm de large sur laquelle est notée l’épitaphe « hic jacuit corpus Santi Rocchi » (ici gît le corps de Saint-Roch)
A l’intérieur, sur une feuille, était écrit « ceci est la caisse qui fut retrouvée dans les murs de l’église San Rocco qui était de noyer doublée de futaine avec 2 grosses serrures, dans laquelle a été le corps de San Rocco et ceci par écriture de 1497 ».
Le corps de saint Roch fut volé -ou fut l’objet de tractations. Quoi qu’il en soit, cela eut lieu en 1483, selon les fonds officiels de Voghera, ou en 1485, selon le récit vénitien de Fra Mauro.
Venise
Par son rôle de plate-forme commerciale, ce fut le lieu de diffusion le plus important de son culte, dès l’arrivée de sa dépouille mortelle, déjà à Venise depuis 1485, en l’église San Rocco de l’archiconfrérie, le 3 mars 1490, où elle est depuis.
Visite de la Scuola Grande di San Rocco
Les Scuole étaient des confréries de laïques croyants sous le patronage d’un saint protecteur, leurs objets étaient la dévotion, la pénitence, la défense des intérêts de corporations de métiers, l’assistance aux défavorisés, aux pauvres, aux malades.
Au XVème siècle, il y avait six Scuole majeures et de très nombreuses mineures (400). Seules quelques unes possédaient un siège et une église.
La Scuola Grande di San Rocco, reconnue par le conseil des Dix de la république de Venise en 1478, avait primitivement son siège à San Guiliano, puis à San Silvestro.
Épargnée par Napoléon, elle continue son activité de nos jours (350 membres).
Les bâtiments : c’est un magnifique édifice du XVIème siècle, haut lieu culturel dédié à Saint-Roch, avec près de 70 toiles du Tintoret (membre de la Scuola), mais aussi des oeuvres du Titien, de Tiepolo, de Giorgone..
C’est le lieu le plus visité de Venise après le Palais des Doges.
Après la grande peste de 1576, Saint Roch de Montpellier fut proclamé Patron de la ville, au même titre que saint Marc, et son église fut, chaque 16 août, le lieu de pèlerinage des habitants de la sérénissime, conduit par le Doge et La Signoria.